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pourtant ouvrier lui-même et en état de faire des observations précises, ne détermine pas d’une façon exacte le salaire des ouvrières. Comme, d’autre part, il n’a pas été fait sous la monarchie de Juillet comme de nos jours de grande enquête sur la situation des ouvrières, il est difficile de connaître le salaire moyen d’une ouvrière de cette époque. Pourtant des exemples particuliers nous permettront de nous en rendre compte d’une façon approximative.

Dans un article de la Démocratie pacifique[1], D. Laverdan étudie la condition des ouvrières qui travaillent chez elles et prend pour exemple celles qui s’adonnent à la fabrication du linge de corps pour hommes. « Une ouvrière habile et très habile, en se levant de bonne heure et en se couchant tard, ne peut, dit-il, faire plus de deux chemises d’homme, plus de quatre douzaines de torchons dans sa journée. » La chemise étant payée six sous, la douzaine de torchons quatre sous, la femme gagnera au plus,

  1. 6 février 1844.