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On voit que cette loi, qui établissait le divorce par consentement mutuel et sans procédures longues, coûteuses et compliquées, brisait presque automatiquement le lien conjugal, était de beaucoup en avance non seulement sur les idées du temps mais même sur la loi Naquet.

Il s’en faut d’ailleurs que tous les féministes envisagent comme un bien une si grande facilité de divorce.

Même parmi les saint-simoniens, chez qui nous allons trouver la plupart des partisans de l’union libre, beaucoup considèrent, avec Pierre Leroux, le divorce comme « une règle exceptionnelle et temporaire… contraire à l’idéal[1]. Le divorce est très rare en Icarie, et Olinde Rodrigues déclare que « nul ne serait en état normal pour être marié, qui désirerait ou accepterait le mariage en voyant devant lui le divorce[2] ». Pourtant il l’admet comme une exception, car avec le divorce, dit-il, l’adultère et la séduction disparaissent. Il est permis de

  1. De l’Humanité. Aphorismes.
  2. Sur le Divorce, p. 30.