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une absurdité[1]. Personne, en effet, « nulle créature humaine ne peut commander à l’amour[2] ». Aussi doit-on sinon rayer ce serment de la loi, du moins en supprimer les sanctions pénales, « que le sacrement ne soit jamais une obligation, une loi, un esclavage imposé avec du scandale, des prisons et des chaines en cas d’infraction » dit Georges Sand dans La Comtesse de Rudolstadt[3], et Mme de Mauchamp reprend et développe la même idée dans une pétition présentée à la Chambre le 1er  octobre 1836. L’adultère, dit-elle, n’est pas un crime puisqu’il n’est pas passible de la cour d’assises, ni un délit car les magistrats qui ont la juridiction des délits ne peuvent le punir de leur propre autorité, ni même une contravention puisqu’il ne trouble pas l’ordre public.

Enfin il y a une monstrueuse iniquité à ce que la sanction pénale du serment de fidélité s’applique aux femmes seules ; à ce que le mari trompé puisse faire emprisonner sa femme

  1. Jacques (loc. cit.).
  2. G. Sand, ibid.
  3. Tome II.