Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II

Cette soumission absolue de la femme à son mari pouvait encore, disent les féministes, se comprendre quand le christianisme régnait dans le monde et que ses principes avaient pénétré profondément les âmes. Les femmes malheureuses sur la terre pouvaient, comme tous les humbles et tous les déshérités de ce monde, aspirer à une revanche dans la vie future ; mais, une fois éteintes les lumières du ciel, « il est absurde et inique, dit la Revue indépendante[1], de conserver dans vos codes le serment d’obéissance de la femme, quand vous ne pouvez plus lui montrer le prix de l’obéissance ».

Une réforme radicale s’impose donc, et d’abord il faut faire du mariage d’amour, exception trop rare, la règle générale. Ce but (c’est l’avis d’un certain nombre de féministes) ne sera atteint que par la suppression de la dot.

  1. Article anonyme du début (no 1), septembre 1841.