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l’avons dit plus haut en effet, son représentant presque unique est la Gazette des Femmes, « journal de législation et de jurisprudence, littéraire, théâtral, artistique, commercial, judiciaire, de musique et de modes, rédigé par une société de femmes et d’hommes de lettres »[1].

Il fut fondé le 1er juillet 1836 par Mme Herbinot de Mauchamp, nièce d’une certaine Mme de Mauchamp, qui, en 1814 (sous la première Restauration), avait présenté aux Chambres une pétition pour le rétablissement du divorce et avait à son lit de mort confié à sa nièce le soin de poursuivre son œuvre. C’était une revue mensuelle de 32 pages in-8o et dont le prix assez élevé (l’abonnement coûtait 15 francs par an) suffit à montrer qu’elle s’adressait au public bourgeois. Dans l’intention de sa fondatrice, cette revue devait par gradations successives se transformer en journal quotidien et politique ; il fallait pour cela une modification de la loi sur la presse lui permettant d’être

  1. La Gazette des Femmes, no 1.