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sent déjà. Partant de tels principes, ce mouvement ne pouvait être ni démocratique ni d’opposition. Ce n’est pas en effet pour toutes les femmes, mais pour le « pays légal » des femmes qu’il réclamera des droits. Les féministes de ce groupe seront donc bourgeois et très loyalistes. Ils protesteront en plus d’une circonstance de leur fidélité au roi Louis-Philippe. Il n’y a pas jusqu’au style des revendications féministes de ce groupe qui ne contribue à lui donner une physionomie toute particulière. Tandis que les plaidoyers des saint-simoniens en faveur de la femme sont des prédications mystiques pour ne pas dire apocalyptiques, les revendications du groupe bourgeois affectent les allures sèches et froides d’une controverse juridique. Par l’originalité de son système, la précision rigoureuse et la tournure toute moderne de ses revendications, il représente d’ailleurs à mon avis la fraction la plus importante du féminisme sous la monarchie de Juillet.

Pourtant son existence fut courte et ses moyens d’action restreints. Comme nous