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le féminisme tel que le concevaient Olympe de Gouges et ses adhérentes. Loin de vouloir, à l’exemple des saints-simoniens, bouleverser l’ordre social, les féministes de la Gazette des Femmes acceptent les principes sur lesquels repose la société en 1836, comme Olympe de Gouges acceptait ceux sur lesquels la société reposait en 1792. De même qu’Olympe de Gouges prétend faire profiter les femmes des conquêtes de la Révolution de 1789, et veut étendre à la femme la Déclaration des droits de l’homme, de même la Gazette des Femmes veut que le sexe faible prenne sa part du grand mouvement d’émancipation qui s’est produit en 1830, et prétend que la Charte s’applique aussi bien aux femmes qu’aux hommes.

Le système de la Gazette des Femmes sera donc le suivant : réclamer par des pétitions l’application aux femmes des principes de la Charte ; demander pour les femmes les droits politiques et civils dans la mesure où elles contribuent aux charges de l’impôt ; montrer enfin que ces droits sont la conséquence logique de droits analogues dont elles jouis-