Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

politiques, en particulier chez des socialistes saint-simoniens. C’est ainsi que Cabet, dans la neuvième séance de la Société Fraternelle Centrale, proclame ce principe qu’ « il faut demander à chaque candidat l’engagement formel de faire rendre justice aux femmes ». C’est là une formule assez vague : Cabet la prend bientôt dans un sens plus nettement féministe. Le 30 mars 1848, dans la réunion icarienne, il se prononça « loyalement et franchement » en faveur des droits de la femme. « Droits politiques et droits sociaux, dit la Voix des Femmes, tout ce qui nous manque, il l’a réclamé, et même le droit représentatif qui résume tous les autres parce qu’il fait participer à la création des lois de l’État. »

Cette déclaration valut au chef des « nobles et généreux icariens » un véritable dithyrambe de la part de la Voix des Femmes.

Quelques mois après (juin 1848), Olinde Rodrigues, le banquier saint-simonien, que nous avons vu soutenir la Voix des Femmes de sa fortune, faisait paraître un projet de constitution où il était fait droit à la plupart