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un journal comme le Charivari. » La femme, continue-t-elle, n’est pas vouée à l’obéissance ; comme tous les êtres humains, elle a droit à sa liberté ; l’ « amour confiant » ne peut être non plus son partage : les hommes en ont trop abusé ; enfin elle n’est pas vouée non plus au « dévouement obscur », puisque toutes les périodes de l’histoire nous la montrent « capable du dévouement le plus héroïque ».

Ce ne fut qu’après un nouvel article de la Liberté et une nouvelle réplique de Jeanne Deroin que prit fin cette polémique. Elle reprit d’ailleurs un mois après (fin mai-juin 1848) à l’occasion d’un article de la Liberté sur les clubs de femmes. Chose singulière, cet article était de Charles Hugo, dont le père, nous l’avons vu, avait collaboré à la Voix des Femmes. « Je commence, disait-il, par dire que je ne suis point allé au Club de Femmes et que je n’y veux pas aller. » Mais, sans fréquenter un club de femmes, il s’imagine aisément ce que cela peut être : les femmes y perdront toute leur douceur, tout leur charme, toute leur grâce :