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de Juillet a une troisième et dernière origine, moins facilement discernable en ce qu’elle n’est pas un mouvement proprement féministe, mais sans laquelle un des aspects du féminisme ne s’expliquerait pas. Je veux parler de la littérature féminine qui, ne se distinguant en rien à l’origine de la littérature masculine (elle est d’ailleurs presque aussi ancienne en France que celle-ci), s’était peu à peu teintée de féminisme en passant par Christine Pisan, Ninon de Lenclos[1] et Mme de Staël. La littérature féminine étant plus florissante que jamais sous Louis-Philippe, cette abondance même excita des critiques, et les femmes durent en venir à revendiquer hautement le droit d’écrire qu’on leur contestait. Elles furent alors amenées à réclamer certains autres droits qui se rattachaient étroitement à celui-ci.

Origine révolutionnaire, origine saint-simonienne, origine littéraire, voilà qui explique toutes les transformations de l’idée féministe de 1830 à 1848.

  1. On trouve certaines revendications féministes dans sa correspondance (d’après Sainte-Beuve).