Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Quel spectacle pour les enfants eux-mêmes placés entre deux victimes enchaînées comme des forçats ? Les exemples qu’ils ont chaque jour sous leurs yeux ne sont-ils pas capables d’éteindre en eux les sentiments de respect et d’amour aux auteurs de leurs jours et ne vaudrait-il pas mieux qu’ils… soient confiés à celui que la loi juge le plus capable d’assurer leur bonheur, leur éducation, leur avenir… ? »

La justice est d’accord avec la morale pour réclamer le divorce. Il n’est pas juste que deux créatures humaines, qui se sont épousées parfois sans bien se connaître et que la différence de leurs caractères, de leurs goûts, de leurs idées peut amener à une haine réciproque, « soient enfermées dans un cercle de fer qui ne peut être rompu qu’au lit de mort ».

On objectera qu’il existe la séparation. Mais cette disposition rend l’injustice encore plus criante, car la séparation coûte « des sommes folles » et il n’est pas juste que les pauvres seuls soient « dans un esclavage éternel ».