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taires, et la Tribune (13 août 1833) qui parla avec éloge des journaux féminins.

Mais, surtout, le féminisme était appuyé par tout un parti, et ce parti ce n’était pas, comme on pourrait s’y attendre, le parti socialiste naissant, ni d’une manière générale un parti de la gauche ou du centre, mais bien, chose qui semble paradoxale, un parti d’extrême droite, le parti légitimiste lui-même. Déjà, en 1833, la Quotidienne[1] avançait que l’influence des femmes dans la société est très grande. « Sans aller, comme les disciples de Saint-Simon, baiser la première bouche jeune qu’on rencontre dans les rues de Constantinople, on peut dire que la civilisation entre chez les peuples par les femmes. » À la même époque se formait le parti néo-chrétien qui, en face des partisans décidés de l’immutabilité des vieilles traditions, soutenait que, « Jésus n’ayant rien dit contre l’égalité de l’homme et de la femme, il n’y a pas de raison pour qu’à notre époque, où l’intelligence s’est développée dans l’un

  1. Numéro du 11 août.