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femmes de lettres de l’époque) partagent absolument ces idées et les expriment dans leurs différents journaux.

La Mère de Famille[1] était d’avis que la femme devait avoir seulement la souveraineté sur ses enfants et ne devait pas chercher à s’occuper des affaires publiques. Les mêmes idées étaient exprimées par le Conseiller des Femmes et le Journal des Femmes et, à plusieurs reprises, par diverses collaboratrices. Les femmes, disent-elles en substance, doivent se soumettre « au rôle que la nature, bien plus que les décisions bizarres de la société, semble leur avoir assigné[2] ». Elles ne doivent pas songer à embrasser les mêmes professions que l’homme. Elles ne le pourraient, et le pourraient-elles que cela les détournerait de leur fonction primordiale, celle de mère[3]. Eugénie Niboyet, elle-même, pourtant destinée à être plus tard (en 1848) féministe sans restriction aucune, partage entièrement ces

  1. Septembre 1834.
  2. Le Conseiller des Femmes, 18 février 1834.
  3. Le Journal des Femmes, 1er mars 1834.