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didature de députée que lui offre la Voix des Femmes. L’anomalie n’est d’ailleurs pas si grande qu’elle le paraît. George Sand réclame bien pour les femmes l’égalité dans le mariage et l’égalité intellectuelle ; elle dit résolument au féminisme : tu n’iras pas plus loin, et repousse la plus grande partie de ce qui fait aujourd’hui l’objet des revendications féministes : accès aux carrières libérales, droits civils, droits politiques. Mais, c’est pour l’époque présente seulement et non d’une manière absolue que G. Sand se montre l’adversaire du féminisme intégral.

« La femme, dit-elle, n’est pas assez instruite pour prétendre participer à la création de la cité, il n’est pas encore d’autre champ ouvert à son activité que la famille. Qu’elle s’instruise et son sort pourra changer : elle n’est nullement inférieure à l’homme par la nature. Mais les conditions sociales la rendent telle actuellement. »

Toutes les femmes qui forment le troisième groupe féministe que nous avons distingué (groupe composé de presque toutes les