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dont je viens de parler : elle surpasse surtout ses contemporains (qui s’enflamment souvent un peu à froid) par la profondeur et la sincérité du sentiment, mais n’eut pas le temps d’achever son œuvre ; cette rêveuse jeune fille disparut à vingt-six ans (1835), minée par la phtisie.

Son âme avait brisé son corps.

Louise Cromhach et Antoinette Quarré sont loin d’avoir la même valeur. La première, auteur de deux élégies, la Jeune Libérée et Hélène et Laurence, obtint avec l’une d’elles le prix Montyon. Mais, gardienne à Saint-Lazare, elle fut accusée d’avoir fait évader une détenue, condamnée pour ce fait, et elle disparut de la scène poétique[1].

Antoinette Quarré, « la muse de Dijon », simple ouvrière lingère, ne me semble pas mériter tous les éloges que lui adressa la Phalange, lors de la publication de son recueil, et la lettre enthousiaste que lui adressa

  1. Voir Maillard, la Légende de la femme émancipée.