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c’est en effet ce qui arriva. Pendant les journées de juillet 1830, beaucoup de femmes excitèrent les hommes à aller se battre pour défendre la Charte ; beaucoup même, payant de leur personne, firent le coup de feu sur les barricades ; aussi se trouvait-il certaines femmes qui, comme la saint-simonienne Julie Fanfernot, pouvaient s’intituler fièrement « décorée de juillet ». Le 19 novembre 1832, lors de l’attentat de Benoit, ce fut une jeune fille, Adèle Boury, qui, placée près de l’assassin, arrêta son bras et fit dévier le coup de pistolet. Adèle Boury fut un moment célèbre, et un anonyme consacra des stances à la nouvelle Jeanne d’Arc[1].

La même année 1832, avait lieu l’entreprise de la duchesse de Berry. Les aventures de cette princesse sont trop connues pour que j’aie à les raconter ici. Je me bornerai à remarquer que l’entreprise de Marie-Caroline, qui n’avait en réalité rien de plus féministe que les intrigues de Mme de Chevreuse ou les prouesses guerrières de Mlle de Mont-

  1. Adèle Boury, Mémoires, 1833.