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mari pourront, sinon briser, du moins relâcher leurs chaînes et échapper un peu à la brutalité de leurs tyrans, en refusant, lorsqu’elles sont maltraitées, « tout concours à la prospérité de l’association conjugale[1] ». Je ne cite que pour mémoire d’autres moyens évidemment peu faits pour acquérir au féminisme les sympathies du sexe fort, tels que celui qui consistait à briser une pendule ou une glace « quand le mari lève la main sur sa femme, » à couper ou brûler tout le linge s’il porte un cadeau à une danseuse de l’Opéra ou à une actrice des Boulevards[2] », ou encore la démonstration expérimentale du vers de Tartuffe

Qu’une femme a toujours une vengeance prête.

Tous ces moyens, comme nous venons de le voir, rentrent plus ou moins dans le domaine de la fantaisie. Le seul moyen véritablement sérieux, véritablement pratique, dont la femme disposât alors pour acquérir sa future indépendance, était, comme cer-

  1. La Gazette des Femmes, avril 1837.
  2. Ibid., mars 1837.