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elle daignât se révéler à lui. Son procès vint interrompre les recherches ; mais ses disciples reprirent son idée, et « 1833, l’Année de la Mère » [1], vit partir pour différents pays une foule de courageux apôtres, dont diverses brochures saint-simoniennes de l’époque, le Livre des Actes, journal fondé par Cécile Fournel, enfin les Mémoires d’une fille du peuple de Suzanne Voilquin, l’ancienne directrice de la Femme libre, nous racontent les pérégrinations. Pendant que quelques apôtres du second ordre, partis de Lyon, parcouraient les diverses villes du Midi, où, sauf à Mende, ils furent bien accueillis[2], des membres plus élevés de la hiérarchie saint-simonienne partaient pour l’Orient, car, selon toutes probabilités, la Mère devait être orientale, juive suivant les uns et de la race de celui qui avait été le premier Messie[3], musulmane selon les autres, et, dans ce cas, il fallait, pour la découvrir, briser les portes des sérails.

  1. Titre d’une brochure saint-simonienne.
  2. 1833, l’Année de la Mère.
  3. A. Colin, Aux Femmes juives.