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femmes est le principe général de tous les progrès sociaux[1]. »

Mais une question se posait ; toutes ces fonctions si nombreuses et de nature si diverse que la femme doit remplir dans la société future lui permettront-elles, lui laisseront-elles le temps de jouer son rôle primordial, celui de mère ? Pour la plupart des féministes la réponse est affirmative : La femme nouvelle ne sera pas plus occupée que ne le sont dans la société actuelle la femme du peuple par son travail, la femme du monde par ses visites et ses toilettes. Mais certains autres ont répondu hardiment : non. « Si, dit la Mère de famille[2], la femme est, comme elle le peut intellectuellement, ministre, professeur, médecin, elle ne peut être en même temps nourrice et institutrice et gouvernante dans son ménage. » Dès lors, pour gouverner son ménage, la femme devra s’en remettre à la société : « les femmes organisées en association délégueront pour les soins du ménage une partie des femmes,

  1. Cité par Fl. Tristan, l’Émancipation de la Femme.
  2. Décembre 1835.