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Mais avant tout, quand la femme sera quelque chose dans l’État, elle devra spécialement se consacrer à la régénération matérielle et morale de la masse du peuple[1]. C’est à elle qu’il appartiendra de secourir la misère des classes pauvres, mais d’une façon plus efficace qu’elle ne le fait avec des fêtes de charité[2], par une réorganisation complète du travail. « À la femme d’enseigner au monde la fraternité religieuse, à elle qui est mère d’enseigner au monde l’œuvre de dévouement et d’amour[3]. »

Bien mieux que l’homme, elle saura tenir un rôle, car seule « elle sait pleurer avec ceux qui pleurent et deviner la douleur qui se tient cachée[4] » ; seule « elle sait se rendre compte des moindres détails[5] ». La femme enfin, « qui sait rétablir l’harmonie partout où elle est troublée[6] », jouera dans les

  1. F. Tristan, Émancipation de la Femme ; la Femme nouvelle, no 12.
  2. Cl. Bayard, Aux Femmes.
  3. Eléonore Blanc, Biographie de Flora Tristan.
  4. Le Globe, 22 février 1832.
  5. Ibid.
  6. Ibid.