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des femmes, bravant les épidémies pour secourir ceux qui souffrent, visiteuse assidue des hôpitaux et des prisons, multipliant dans sa vie privée les miracles d’une bonté généreuse, Mlle  Grouvelle, est récompensée par la ruine et une précoce agonie. On la condamne pour s’être mêlée à un complot démocratique. Elle meurt avant l’expiration de sa peine, après être devenue folle… L’arbre des libertés de la femme est aussi arrosé de sang et de larmes[1]. »

Je n’ai pas ici à discuter si cette initiative avait, théoriquement et pratiquement, tort ou raison ; après la lecture de ce livre, on constatera simplement que, tantôt inconnues, tantôt décriées injustement, ces voix plaidèrent, en apparence dans le désert, la cause de l’Avenir.

Combien de ces réformes, alors sollicitées sans succès, sont aujourd’hui acquises ou sur le point d’être exécutées ! Ces folles, ces éner-

  1. L’Ève nouvelle.