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la logique de sa doctrine, il admet entre le prêtre et la prêtresse des rapports sexuels et autorise ces mêmes rapports entre le prêtre et ses fidèles. « Le supérieur, pense Enfantin, est un personnage tout-puissant qui doit agir sur l’inférieur par tous les moyens ; la chair étant sainte comme l’esprit, les supérieurs peuvent avoir des relations sexuelles avec les inférieurs pour mieux les diriger[1] ». La prêtresse en particulier, à qui est dévolu le rôle de consolatrice des affligés, pourra user, pour réconforter ses fidèles, de tous les moyens qui sont au pouvoir d’une femme[2].

Les disciples d’Enfantin ne sont d’ailleurs pas absolument les seuls à avoir voulu la femme prêtresse. Mme  Allart, pourtant bien loin d’être saint-simonienne, émet dans la Femme dans La démocratie de nos temps une idée analogue à celle d’Enfantin. Pourquoi, dit-elle, les prêtres ne se marieraient-ils pas, et « pourquoi la femme du prêtre ne serait-elle pas prêtre aussi avec la charge de confesser les filles » ?

  1. Weill, l’École saint-simonienne.
  2. Ibid.