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pour verser du chocolat dans un café, pour auner des étoffes, vendre des bas, coiffer des dames ? » Tous les métiers qui ne demandent pas de grande force physique, tous les métiers surtout qui intéressent les femmes, doivent donc être remplis par des femmes.

C’est ce qui se passe dans la république icarienne, et Cabet nous fait un tableau idyllique de ces ateliers nationaux où deux mille cinq cents jeunes filles, presque toutes charmantes, travaillent la soie et le velours dans des flots d’harmonie et de parfums.

De même les femmes pourraient remplir « avec beaucoup plus de zèle et d’exactitude qu’elles ne le sont actuellement[1] » certaines fonctions bureaucratiques. Il ne serait pas plus extraordinaire, dit la Gazette des Femmes, de les voir expéditionnaires dans un bureau, qu’employées au timbre et à la loterie comme elles le sont actuellement.

Enfin, puisque les femmes sont en fait commerçantes comme les hommes sont commerçants, on doit leur donner, pour exercer

  1. Le Journal des Femmes, 11 mai 1833.