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de la maternité, ce labeur étrange imposé à sa faiblesse, ces espérances, ces angoisses, ces efforts inouïs qui l’oppressent, l’exaltent et éclatent en un même gémissement, puis cette convulsion dernière à laquelle succède aussitôt le calme auguste de la nature rentrée dans sa paix, après avoir accompli son œuvre suprême, tout cela n’est pas, comme on dit,… le signe de l’infériorité de tout un sexe… Loin de là, une participation plus intime aux opérations de la nature, ce tressaillement de la vie dans ses entrailles sont pour la femme une initiation supérieure qui la met face à face avec la vérité divine, dont l’homme n’approche que par de longs circuits à l’aide des appareils compliqués et des disciplines arides de la science… Une femme en allaitant son fils peut rêver avec Platon et méditer avec Descartes. » La femme est donc, d’après Daniel Stern, plus que l’égale de l’homme ; elle lui est supérieure par ses facultés intuitives.

Ceci posé, quelle instruction faudra-t-il donner à la femme ? Ici deux théories sont en présence. D’après la première, il s’agit