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Jusqu’en 1836, époque où fut promulgué un décret qui était l’application aux filles de la loi Guizot, il n’y a donc pas pour les femmes d’enseignement primaire ; à plus forte raison n’est-il pas question pour elles d’enseignement secondaire.

Ainsi, pas d’éducation possible pour les filles pauvres et ce, même après la loi de 1836, faute d’avoir introduit dans cette loi le principe d’obligation, ainsi que nous l’avons montré dans le chapitre précédent. Mais les filles de la bourgeoisie, qui peuvent payer leur entretien dans une pension laïque ou dans un couvent, sont-elles beaucoup plus favorisées ? Certes non, disent les féministes, car l’éducation qu’elles reçoivent est fausse et incomplète. D’abord, cette éducation n’est plus au courant du mouvement des idées comme l’est celle des hommes. « L’éducation des jeunes filles est si arriérée qu’il est impossible qu’arrivées à l’âge où la raison a quelque développement, elles ne se trouvent bien au-dessous de l’intelligence de l’homme[1]. »

  1. Le Conseiller des Femmes, 10 mai 1834.