Page:Abensour - La Femme et le Féminisme avant la Révolution, 1923.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

bourgs ou de villages : Donchéry, Haroué, Malzéville, Vandœiivre, Avrize, Lerneuville-aux-Bois, Bouxères, Chaligny, Jezonville, possèdent leurs écoles.

Ici, à Toul par exemple, elles ont été fondées par le conseil de ville et les sœurs qui y enseignent sont placées sous la surveillance des officiers municipaux[1]. À Chaligny et dans d’autres paroisses, c’est le curé qui prend cette initiative[2]. Dans les terres dépendant des Abbayes, les chanoinesses établissent des écoles[3]. Nous voyons, en 1742, Anne-Marie d’Eltz, abbesse de Bouxières, Catherine de Tristandam, doyenne du chapitre, Reine d’Eltz d’Ottange, chanoinesse, « prises de zèle pour la gloire de Dieu, l’instruction de la jeunesse et le soulagement des pauvres », donner 4 000 livres pour l’institution à Bouxières de deux sœurs qui seront chargées d’enseigner et de visiter les pauvres[4].

Bien souvent, l’enseignement des filles est confié, faute de maîtresses ; à des professeurs. À Haroué et Malzéville, en 1787, Vandœuvre, en 1790, on signale des régents des écoles de filles[5]. À Longwy, le maître d’école remplace auprès des filles sa femme qui manque de capacité. Mais on fait effort pour recruter des maîtresses ; à toutes les femmes qui se destinent à l’enseignement on assure l’exemption de la corvée et des impôts[6]. Les efforts même faits pour les attirer montrent que les maîtresses laïques sont rares.

Le plus fréquemment, en effet, l’enseignement est distribué par des sœurs (Ursulines, Annonciades). Parfois un document nous permet de nous rendre compte de la vie intérieure de ces écoles de charité, des programmes de l’enseignement et de la méthode suivant laquelle ils étaient étudiés. À Donchéry, où existaient plusieurs écoles gratuites soumises à l’autorité d’une directrice, presque toujours une religieuse, des sœurs enseignent, parfois envoyées par un établissement de Sedan. Elles reçoivent gratuitement les filles pauvres tous les jours, de 8 heures à 10 heures et de 1 heure à 4 heures, et leur enseignent à lire, à écrire et l’arithmétique. Un cours de catéchisme est fait le dimanche.

Les sœurs des écoles de Donchéry reçoivent le traitement — assez élevé pour l’époque — de 216 livres[7].

  1. Arch. dép., Meurthe-et-Moselle, C. 44.
  2. Ibid.
  3. Arch. dép., Meurthe-et-Moselle, E. suppl. 3331.
  4. Arch. dép., Meurthe-et-Moselle, B. 238 et 1143.
  5. Arch. dép., Meurthe-et-Moselle, E. suppl. 944.
  6. Arch. dép., Meurthe-et-Moselle. Douze, Laneuville-aux-Bois.
  7. Arch. dép., Ardennes, H. suppl. 155.