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Les femmes et la Société des Nations. — Toutes ces conquêtes de leur ténacité, de leur courage, les femmes rêvent de les rendre définitives, universelles et, par l’exercice d’une solidarité qui s’affirme plus éclatante alors que tant d’entre elles ont obtenu, dans le domaine politique surtout, la justice si âprement poursuivie, elles décident que les pays affranchis continueront de participer à la lutte libératrice. Le but : aider les femmes non encore émancipées à s’affranchir et obtenir pour les femmes politiquement libres cette pleine égalité familiale et sociale sans laquelle le droit de vote n’est qu’une écorce vide. Tel est le but des Congrès qui en 1919 à Paris, en 1920 à Genève, ont réuni de nouveau une gracieuse Babel féminine. Pour réaliser les réformes nouvelles qu’elles rêvent, révision du statut légal de la femme mariée, égalité du père et de la mère, réforme du mariage oriental, établissement d’une morale unique, elles comptent sur la Ligue des nations. Si se réalisent les promesses faite par le président Wilson en février 1919 aux féministes françaises, américaines, italiennes et belges qu’il reçut à Paris, une délégation des grandes associations internationales féministes fera partie du bureau de la Ligue des nations, et, sur toutes les questions intéressant les femmes, législation du travail, réforme des Codes, sera appelée à donner son avis. Avant même que la section féminine de la Ligue des nations soit organisée, les femmes ont obtenu dans cette voie un succès : la Conférence interna-