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bua à sauver la nation serbe, prendre une part très active à la politique de leur pays.

La nouvelle Hongrie, elle, fait de ses filles des citoyennes et nomme le célèbre leader féministe Rosika Schwimmer ambassadeur en Suisse. Une vingtaine de femmes siègent au Parlement. Après le coup d’État de Bêla Kuen, les soviets des établissements industriels et le Soviet de Budapest les accueillent. Le gouvernement communiste s’en remet à elles du soin d’assurer l’hygiène physique et morale du nouveau régime, et elles semblent s’être heureusement acquittées de leur tâche.

Cependant l’Angleterre a, elle aussi, procédé à des élections nouvelles : les femmes votent nombreuses, aucune ne franchit les portes de Westminster, la seule élue, la comtesse Marckiewickz, leader du mouvement sinn feinn, étant sous les verrous ; mais quelques mois plus tard, lady Astor, du commun consentement des électeurs de Plymouth, occupe le siège laissé vacant par son mari, élevé alors à la pairie. Pour la première, fois, une femme siège dans l’assemblée vénérable, où son arrivée modifie d’antiques usages, altère d’antiques formules. Et la nouvelle élue, femme élégante et mère d’une nombreuse famille, est un argument vivant contre ceux qui accusent le féminisme de détourner la femme de son rôle naturel.

Sans révolution, mais par une conséquence directe du grand bouleversement des esprits qu’amène la guerre, le Danemark et l’Islande en 1915, la Belgique en 1920, ont à leur tour affranchi les femmes. Terminant enfin une évolution depuis longtemps commencée, l’Amérique, où trente-six États de