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Les femmes collaborèrent à la résistance passive entreprise contre toutes les mesures illégales. Des centaines et des milliers s’enrôlèrent dans l’opposition et formèrent des associations ayant pour but de recueillir des fonds en vue de la lutte politique. Et, puisqu’on réclamait tant le remaniement de la Constitution finlandaise, il était naturel que les femmes songeassent à elles aussi. Des groupements féministes se formèrent qui demandaient le suffrage politique pour tous les citoyens sans distinction de sexe, de classe ou de fortune.

Vient la victoire ; un ukase impérial accorde à la Finlande l’autonomie. Et, comme dans tous les pays du monde, la réforme politique est l’occasion pour les femmes de réaliser leurs aspirations. Le suffrage féminin est adopté et, dès la première Diète (1907), dix-neuf femmes sont élues. En 1908, on trouve vingt-cinq femmes dans le Parlement finlandais, aujourd’hui vingt et une. Ainsi, la Diète comptant deux cents membres, un dixième et plus des députés sont des femmes. Et ce sont les premières que l’ancien monde voie siéger dans une assemblée politique.

On comprend que, dès leur arrivée dans le palais du Parlement, ces êtres extraordinaires aient excité la curiosité générale et que, de tous les coins du globe, on ait dirigé sur elles des regards, à vrai dire plus curieux que bienveillants.

La première impression est nettement défavorable ; les députées finlandaises ne payent pas de mine. « Des femmes à la coiffure simple, aux mains abîmées par le travail quotidien, à la taille sans finesse, se promènent dans les couloirs en causant