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elles les droits politiques, les veut instruites comme l’homme et pourvues dans la famille d’un droit égal, dans la société d’une égale considération. Marie de Schurmann, érudite dont d’autres érudits saluèrent dans toute l’Europe le génie, donne une preuve éclatante de la possibilité pour la femme d’aborder sans faiblir les études les plus ardues. Daniel de Foë se demande si vraiment Dieu a donné à la femme une âme pour en faire « une femme de ménage, une cuisinière, une esclave » ; rompant à l’avance le dilemme proudhonien, il veut que la femme s’élève par les travaux de l’esprit et projette de former une académie féminine.

D’ailleurs les femmes auteurs foisonnent sur les rives de la Tamise. Quant aux petits États de l’Allemagne, ils laissent volontiers les femmes professer dans leurs universités. Pratique qui aidera puissamment les théories.