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Pan-Tchao fait un retour sur la destinée des autres femmes, si différente de la sienne, et, en comparaison, si malheureuse.

Et, à la fois pour rendre service aux innombrables épouses qui languissent dans la servitude et pour attirer l’attention des lettrés sur leur condition misérable, elle écrit le Traité des sept Articles à l’usage des personnes du sexe.

« Les hommes, dit-elle dans un curieux préambule, ne trouvent que trop de prétextes à priver leurs épouses de leurs droits, si celles-ci ne s’exercent pas à l’obéissance. Il est bon que, pour faire respecter ces droits, elles connaissent leurs devoirs. Ces devoirs, une de leurs sœurs va les leur rappeler.

« Souvenons-nous, leur dit-elle, que nous tenons le dernier rang dans l’espèce humaine… Souvenons-nous que nous ne devons nous attendre qu’au mépris, à moins que, par la pratique constante des vertus propres à notre sexe, nous ne forcions ceux qui doivent vivre avec nous à nous honorer de leur estime. »

Quels sont donc les devoirs de la femme ? Agir de telle sorte que le mari, au lieu d’être un maître et un despote, soit un compagnon et un ami. Cela, elle y parviendra facilement, pourvu qu’elle ait pour son mari un respect sans bornes, pourvu qu’elle tâche de se rendre aimable par un arrangement modeste, une douceur constante et le charme de son esprit ; pourvu qu’elle soit élégante sans être coquette, cultivée sans être pédante, pourvu que, sans citer à tout propos littérature et histoire, car les femmes savantes sévissaient à l’époque de Pan-Tchao, elle sache montrer à propos les agréments de son esprit.