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encyclopédies qu’aimaient à dresser les savants chinois, elle écrit maint article, et Pan-Koou, esprit large et qui admet qu’une femme rivalise avec les académiciens, lit parfois à ses amis les plus belles pages de la jeune savante. Sa réputation bientôt franchit les portes du palais impérial : le fils du Ciel appelle auprès de lui Pan-Hoeï-Pan, en fait une dame d’honneur, puis bientôt le précepteur de la jeune impératrice.

Voilà Pan-Hoeï-Pan pourvue, à titre de maîtresse de poésie et d’éloquence de Sa Majesté, d’un rang fort élevé dans la hiérarchie officielle de l’empire.

Libéralement, l’empereur lui a ouvert ses archives ; il en fait la surintendante de sa bibliothèque. Pan-Hoeï-Pan avec joie explore les trésors de la science, et de son pinceau habile maint ouvrage s’échappe : astronomie, histoire, poésie, éloquence la sollicitent tour à tour, et ce sont presque toujours des œuvres accomplies devant lesquelles s’inclinent les lettrés.

Ayant troqué son nom de Pan-Tchao, « splendeur du soleil », contre celui de Ta-Kou, la grande Dame, l’un des plus éclatants que connaisse la hiérarchie nobiliaire de l’empire, admirée par la solidité de son intelligence et l’esprit qui anime ses reparties, elle est l’âme de la cour impériale, qui, sous son influence, devient une véritable académie : on discute littérature, morale, politesse, et Ta-Kou est pour tous l’arbitre suprême. Destinée presque unique dans l’empire céleste.

Comblée d’honneurs, passant au milieu des pompes impériales une vie glorieuse et vénérée,