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QUESTIONS D’HÈLOÏSE ET RÉPONSES D’ABÉLAHD. 500

rie, en parlant ainsi, semble parler d’un faux prophète plutôt que du Seigneur. En effet, il est écrit dans ce passage : « Et dans la suite, lorsque quelqu’un prophétisera, le père et la mère qui lui auront donné le jour lui diront : « tu ne vivras pas, car tu as menti au nom du Seigneur. » Et le père et la mère, qui lui ont donné le jour, lui perceront les mains, lorsqu’il pro- phétisera. Et il arrivera, en ce jour, que les prophètes seront confondus cha- cun par la prophétie qu’il aura rendue. Ils ne seront pas enfermés dans le sac des imposteurs ; mais chacun d’eux dira : « Je ne suis pas un prophète ; je suis un simple laboureur ; Adam a été mon exemple, dès ma jeunesse. » Et on lui dira : « Qu’est-ce que ces blessures que tu portes au milieu des mains ? » Et il dira : • C’est moi qui me suis fait ces blessures, dans la mai- son de ceux qui me chérissaient. Touche de l’épce la tète de mon pasleur et la tète de celui qui s’attache à moi, a dit le Dieu des armées. Frappe le pas- teur, et les brebis seront dispersées. »

Réponse d’Àbélard.

Bien que Zacharie ait dit cela d’un faux prophète, tandis que le Sei- gneur s’exprime comme en son nom, ce témoignage du Seigneur tiré de Zacharie est tel qu’il convient aussi bien au bon qu’au mauvais pasteur. En effet, que le pasteur, bon ou mauvais, frappé par quelque coup de l’ad- versité, soit détourné de la garde dont il avait reçu le soin, le troupeau qu’il avait groupé se disperse, se désunit, s’égare dans tous les sens, sans chef, sans guide. La persécution des ennemis produisait donc cette dispersion du troupeau, taut chez le bon que chez le mauvais pasteur, ce n’est pas sans raison que le Seigneur a appliqué à la Passion qu’il a soufferte ce qu’il dit eu général des pasteurs. C’est comme s’il disait que ce qui e>t vrai gé- néralement des pasteurs doit être accompli même en lui, et qu’il arrivera de lui comme il a été prédit par ic faux prophète ; à savoir, qu’il sera compté, en cela, parmi les réprouvés, pour avoir, en cel.-i, été assimilé à eux.

TJIEKTE-NEOVIÈMB QUESTION d’hÉLOÏSK.

Nous demandons aussi pourquoi ce que le Seigneur a prédit à Pierre au sujet du chant du coq et si diversement présenté par les Évangélistes ? Saint Mathieu écrit : o Jésus lui dit : je vous le dis en vérité, avant que le coq chante, vous me renierez trois fois. » Saint Marc, de son côte, qui, dit-on, écri- vit son Évangile sous la dictée de Pierre, dit : « J • vous le dis en vérité, au- jourd’hui, pendant cette nuit, avant (pic le coq ait chanté deux fois, vous me renierez. • Saint Luc : • Je vous le dis, lierre, le coq aujourd’hui ne chantera pas trois fois, avant que vous m’ayez renié. » Suint Jean : • Je vous le dis : en vérité, eu vérité, le coq ne chantera pas trois fois, avant que vous m’ayez renié. » Que signifie celte si grande diversité de formes, s’il est vrai que le