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QUESTIONS D’HÉLOÏSE

ET

RÉPONSES D’ABÉLARD

LETTRE D’HÉLOÏSE À ABÉLARD

Quels éloges le bienheureux Jérôme accorde à sainte Marcelle, combien il l’exalte, en approuvant, en recommandant avec une force particulière le zèle dont elle était enflammée pour l’élude des Écritures, votre sagesse le sait mieux que ma simplicité. Voici, en effet, comment il en parle dans ses commentaires sur l’épître de saint Paul aux Galates : « Je connais son ardeur, sa foi, le feu qui la dévore, son ambition de s’élever au-dessus de son sexe, d’effacer les hommes, de faire retentir le tambour des saintes Écritures, de franchir la nier Rouge du siècle. Oui, du temps que j’étais à Rome, jamais elle ne m’aperçut sans accourir pour me poser quelques questions sur les Écritures. Et elle ne prenait pas toute réponse comme bonne, à la manière des pythagoriciens ; l’autorité ne prévalait pas auprès d’elle sans raisons préalables ; elle examinait tout, se rendait compte de chaque chose avec beaucoup de finesse, si bien que je sentais en elle moins un disciple qu’un juge. » Et il avait reconnu qu’elle avait, par cette application, tant profité, qu’il la donnait comme maîtresse à tous ceux qui brûlaient de la même ardeur d’étude. C’est ainsi que, dans une lettre à la vierge Principia, entre autres conseils, il lui dit : i Vous avez, pour l’étude des saintes Écritures, pour la chasteté du corps et de l’âme, d’excellents modèles en Marcelle et Asella : l’une vous conduira par des prairies verdoyantes et à travers les parterres de fleurs des livres divins, à celui qui dit dans le Cantique : « Je suis la fleur des champs et le lis des vallées ; » l’autre, fleur du Seigneur elle-même, méritera d’entendre avec vous : « Comme le lis au milieu des épines, ainsi ma fille bien-aimée est au milieu de mes filles… *