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donna à nos premiers Parens. Le Legislateur y suppose que l’homme s’ayme luy-même, puis que sa loy est fondée sur des promesses & des menace. On lui propose le bien & le mal. On l’éclaire pour connoitre l’un & l’autre. On l’engage à la reconnoissance que la nature elle-même nous prescrit. Dieu luy demande un hommage pour tant de faveurs qu’il luy accorde, & cet hommage consiste à s’abstenir de manger du fruit d’un seul arbre. On luy préscrit le dévoir de sa conservation. Au jour que tu en mangeras, tu mourras de mort. Comme aussi la loy de la Justice. Car qu’y a-t-il de plus juste, que de céder au Createur l’Empire de ses ouvrages & de ne vouloir pas user de ses creatures malgré luy. C’est donc ici la loy naturelle accommodée à lestat, ou Adam se trouvoit allors.

En effet on ne pouvoit pas luy défendre encore l’usage des Idoles, qui luy étoient inconnues, ni de blasphemer le nom du Seigneur, lors qu’il ne faisoit que commencer de le benir, ni de se réposer un jour de la semaine, luy qui de-