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connaître Soy-meme
DE SA FIN, DE SES PERFECTIONS, DE SES DEVOIRS & DE SES FORCES.

CHAP. I.

Où l’on donne une idée generale de la bassesse & de la misere de l’homme, qui sont les premieres de ses qualites, qui frapent nôtre esprit.


I L est certain que l’homme paroit estre peu de chose, lorsqu’on juge de luy par les prejugés des sens. Peu s’en faut qu’on le ne trouve incapable de vertu, lorsqu’on considere son abaissement, & incapable de bonheur, lorsqu’on reflechit sur sa misere.

La petitesse de son corps est la premiere qui se presente aux yeux. L’Écriture nous la marque en nous disant que l’homme a son fondement dans la poudre, qu’il habite dans un tabernacle d’argile, & qu’il est consumé à la rencontre d’un vermisseau. Et la nature nous la fait d’ailleurs si bien connoître, qu’il est impossible à nôtre orgueil de la contester. Il est vray que comme nous som-