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pour nôtre prochain est un mépris qut réjalit necessairement sur nous mêmes, puis que nous ne sommes guere différens des bêtes, s’il est vray que nous soyons si.différens des autres, & que les distinctions de l’orgueil détruisent toutes les idées de .nôtre dignité naturelle.

Mais outre ces défauts, il y en a un plus caché dans l’orgueil, qui est le plus grand de tous ; c’est qu’il nous fait usurper la gloire de Dieu même. Nos persections font des talens que Dieu nous confie pour les faire valoir. Le profit qui en résulte, c’est la gloire que nous devons luy raporter comme étant son bien : mais l’orgueil, cet injuste, ou plutôt ce sacrilège qui dérobe tout, ne respecte pas plus les droits de Dieu, que ceux des hommes. Tous les égards qu’il a pour la Divinité c’eiì qu’il n’ose avouer les injustices qu’il luy fait, & qu’il a tant rhorreur pour ses sacrilèges, qu’il n’oscroit les mettre au jour, ni en rendre la raison complice. . On peut conclurre de tout ce que nous avons.dit sur çe sujet, que l’orgueil

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