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tout au pied de la lettre & ne manque point à s’agrandir interieurement de ce que vous luy donnés, pendant que vous ne vous enrichessés guere de ce qu’il vous donne.

Ce n’est pas qu’on ne peut trouver quelque chose dans les richesses, qui semble les rendre un objet d’estime à nos yeux, comme il y a quelque chose dans la pauvreté qui semble la rendre un objet de mépris ; & cela à mon avis c’est que les prie mieres nous aquierent une espèce de puissance, qui nous éleve au dessus des autres, & fait que nous pouvons facilement nous passer d’eux ; au lieu que la pauvreté nous rrîet dans un état de necessité & de foiblesse, qui fait que nous ne pouvons nous passer des autrfs : mais en cela on peut dire que l’opulence n’est glorieuse que par nôtre ambition, & que la pauvreté n’est honteuse que par nôtre orgueil.

On ne veut pourtant point approuver par là le procedé de ceux, qui ne sauroient souffrir qu’il y ayt des personnes que Dieu benisse, sans se déchaîner contre eux. On les tourne de tous

les