Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/389

Cette page n’a pas encore été corrigée

de sainteté & de bonheur où Dieu l’avoit placé. Car ne pouvant renoncer au desir de se faire estimer, & ne trouvant rien estimable en luy depuis le péché, ou plutôt n’osant plus jetter une veue fixe & des regards assurés sur luy même, depuis qu’il se trouve coupable de tant de crimes & l’objet de la ven. geance de Dieu, il faut bien qu’il se répande au déhors, & qu’il cherche à se faire honneur, en se revétant des choses extérieures : & en cela les hommes convienent d’autant plus volontiers, qu’ils se trouvent naturellement auflì nuds Sc aussi pauvres les uns que les autres.

Je trouve que la condition des hommes à cet égard ne ressemle point mal à celle d’un Monarque depouillé de ses trésors, qui tâche de donner cours à la monnoye de cuivre, n’en ayant plus d’or ni d’argent.

— C’est ce qui nous paroîtra, si nous considerons que les sources de la gloire parmi les hommes, se reduisent, ou à des choses indifferentes à cet égard, ou si vous voulés, qui ne sont susceptibles ni de blâme ni louange, ou à des

cho