Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/309

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’Amour propre sentant que la felicité mondaine est trop groffiere. pour satisfaire nôtre esprit, & qu’en effet un bonheur qu’il n’y a que le corps, qui sente, ne doit point satisfaire nôtre ame. II cherche à spiritualiser les. voluptés corporelles pour nous tromper, en nous montrant qu’elles satisfonfr également l’ame & le corps. C’est pour ? cela qu’il a plu à l’amour propre d’attacher à cette felicité grossiere & charnelle la delicatesse des sentimens, l’estime de l’esprit, & quelque fois les devoirs même de la Religion, en la concevant spirituelle, glorieuse & sacrée., Car pour le premier qui ne s’étonneroit en voyant ce prodigieux nombre de pensées, de sentimens, de fictions, d’écrits, histoires que la volupté des sens a fait inventer. Assemblés tous les livres qui ont jamais été faits sur la Morale, qui est la Science de bien vivre, & comparés les avec ceux qui ont été faits sur les plaisirs de l’intemperan* ce & les actions qui en dépendent* Vous trouverés qu’il n’y à point de comparaison à faire entre l’un & l’autre.

A con