Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/303

Cette page n’a pas encore été corrigée

tal de cette felicité ? Et si ce que l’on quitte par la mort, est si peu de chose qu’on ne desire & qu’on ne craint point de mourir, comment est-ce que l’on peut être satisfait de fa condition ? Cet homme parloit bien à son aise. II luy sembloit ne rien dire dans ces vers,

Çuod Jìs, effi télis, nìhïlque malis, Summum nec metuas diem, nec opes.

C’est la pierre Philofophale dans la Morale qu’un homme qui est content de fa condition & qui ne craint point la mort. Outre que ces idées se dé.truisent, elles anéanti sent la nature de J’homme, qui s’ayme neceslairement & .qui s’ayme sans bornes, comme nous l’avons déja veu. U n’ayme point le bonheur avec mediocrité, & par consequent il ne sauroit être content jusqu’à ce qu’il ait obtenu le bien infini. II craint souverainement la misère, & par consequent il ne sauroit cesser de craindre jusqu’à ce qu’il soit assuré de son immortalité.

II est certain encore qu’un des plus grans défauts de la felicité que les hommes