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trompe à cet égard, vous n’avés qu’à considérer la violence de la haine que vous concevés pour un homme quv vous a offensé dans lhonneur. C’en est là le degré & la mesure. Vous ne trouverés jamais rien de si ridelle que ce miroir pour découvrir le fond de vôtre cœur. ; Nous haïssons par interêt les personnes, les chosesles paroles. Si nous tremblons rhorreur & de crainte en voyant. un abysme sous nos pas, c’est Limage, de nôtre perte qui se montre, qui cause ce mouvement, & la raison est trop, fbible pour corriger une frayeur, qu’une ; idée trop vive de nôtre destruction nous fait concevoir. II y a bien des gens qui ne peuvent voir répandre lelàng humain sans évanouir. Cei\ là moins une foiblesse du temperament qu’une foi- • blesse du cœur. Tout ce qui leur fait voir les ruines de la nature humaine, menace leur amour propre. Et ce qui ensanglante leur imagination fait entrer ., vivement la mort dans leur ame, & l’admet par le sentiment la où l’on resusoit de la recevoir par la reflexion.

U CHAP.