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Cette difficulté s’évanouit dés qu’on suppose de l’amour de nous mêmes ce ue nous avons déja dit des affections e nôtre cœur en generai, c’est qu’elles ont quelque chose d’innocent & de legitime qui apartient à la nature, & auslî quelque chose de vicieux & de déregle qui apartient à nôtre corruption. L’usage de nôtre langue est heureux en ceci, car elle nous fait distinguer entre l’amour propre & l’amour de nous mêmes. L’amour de nous mêmes est cet amour, entant qu’il est legitime & naturel. L’amour propre est ce même amour, entant qu’il est vicieux & corrompu.

Or comme nous recherchons ici les sources de nôtre malice, nôtre dessein nous engage présentement à examiner en quoy consiste le dérèglement de l’amour propre. Cette question est toute singuliere : mais elle n’en est pas moins considerable pour cela. Et j’ose dire que peu de questions dans la Morale & dans la Religion font plus importantes que celle-ci ; comme j’espere que cela paroîtra par la discussion dans laquelle nous allons entrer.

s. :.., . K CHAP.