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.. propre juge, ou ne juge pas que la vengeance est necessaire, il prononce en faveur du ressentiment, ou de la moderation. De sorte que comme c’est l’amour propre qui a donne la naissance à ces deux passions, c’est aussi l’amour propre qui fait vivre l’une au préjudice de l’autre. Or que peut-on dire d’une passion à laquelle toutes nos inclinations déreglées se raportent, où se terminent tous les vices, qui les fait tous naître, qui les fait tous mourir, qui les arrête & les suspend tous, si ce n’est, que ce doit être là sans difficulté ce dérèglement generai qui est la source des autres, & que nous avons dit être la premiere racine de nôtre malice & de nôtre corruption. . f, v Ce qui fait qu’on se confirme dans cette pensée, c’est que dans le même temps qu’on s’aperçoit que tous les vices flatent l’amour propre, on trouve que toutes les vertus s’accordent à le combatre. L’humilité s’abaisse, la temperance le mortifie, la liberalité le depouille, la moderation le mécontente, la valeur l’expose, la magnanimité, le zeleôcla pieté le sacrifient. On