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sans lequel nous ne sommes rien : mars dans un sens qui exclue le monde, sans lequel il est vray que nous sommes & que nous sommes heureux. J’avoue qu’un homme qui a attaché aux objets de la terre tous ses desirs ne sauroit se .passer du commerce des autres hommes ; sans cela il se plonge dans les idées de la misère & de la vanité attachée à toutes les choses temporelles. II ne sauroit vivre si l’on ne le divertit des pensées de la mort. II ne peut mourir s’il ne voit des personnes qui l’occupent encore des pensées de la vie. Sa bonne fortune lui devient insuportable, s’il ne la partage avec des gens qui l’occupent, & l’empéchent de penser à la necessité fatale, qui luy est imposée de la voir bientôt finir. C’est une creature foible qui tombe dans le précipice, & qui pour retarder d’un moment fa cheute, se prend à tout ce qu’elle rencontre : mais il est surpris de tomber malgré ces vains

Í’ecours dans l’abîme inévitable qu’il a levant ses yeux. L’homme immortel n’a que faire de ces déguisemens, pour trouver de la consolation & pour se