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hommes aucun empire sur l’esprit de leurs semblables ; quoy que peut-êcre ils s’imaginent le contraire en posant les déferences extérieures qu’on a pour eux, déferences qui paroissent s’adresser à leur personne : mais qui, vont tout droit à leur fortune. Ceux qui en jugent le plus sainement respectent l’ordre de Dieu & les voyes de fa sagesse dans leur élévation, ils soumettent leurs corps aux Princes, parce qu’ils soumettent leurs ames à Dieu : cependant ceux qui regnent sur les corps ne regnent pas pour cela sur les ames. On les estime s’ils le meritent. On les méprise s’ils sont dignes de mépris j & on les méprise même avec d’autant plus de

chagrin contre ce qui les soumet & les abaisse ; de forte que si la crainte les oblige a respecter pour leur interest fautorité établie & si la Religion leur fait respecter l’ordre de Dieu, il ne laisse pas de demeurer dans leur cœur une secrette disposition à murmurer contre cette élévation légitime ; ce qui fait que les hommes sont si précipités & si te

plaisir, que les hommes

du

meraires