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connoître Soy-meme.

Il est vray que cette idée, pour estre aquise par le raisonnement, n’en est pas moins naturelle, puis qu’il est impossible à l’homme qui fait un legitime usage de sa raison, de ne pas l’avoir dans l’idée distincte ; je ne peus considerer la dépendance qui est entre les actes de mon ame & les choses exterieures, sans reconnoître lexistence de Dieu. En effet puis que la matiere, ni son mouvement, ni l’arrangement de ses parties, ni leur dispersion ni leur choq, ni leur figure n’ont aucun raport avec les sentimens de mon esprit, & que d’ailleurs l’esprit n’a pû, ni voulu attacher ses actes à ces choses exterieures, puis que sa misere consiste dans les sentimens facheux, que ces choses existent malgré luy, il est évident qu’il faut recourir à un être plus puissant que nous, qui ayt fait cette dependance & cette union, & a l’égard de l’idée confuse elle assemble toutes les perfections du monde pour les raporter à Dieu comme à leur principe, qui les contient éminemment.

Je say bien que s’il y avoit quelqu’u-