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disait de contrebande : ce qu’il fit à l’instant, et d’un coup de ciseaux il fit voir le jour au quinzième enfant du bonnet carré, qui venait en droite ligne de la sœur Virginie.

Agnès. — Oh ! Dieu ! qu’une personne a de peine à se sauver quand un mauvais destin la poursuit et qu’il a juré sa perte ! Qu’arriva-t-il de tout cela ?

Angélique. — Il est arrivé que le Père a été confiné dans une autre province, et que la pauvre Virginie a été mortifiée de quelques pénitences ; et c’est de là qu’est venu le proverbe : qu’il y a bien de la malice sous le bonnet carré d’un Jésuite.

Agnès. — Ah ! Dieu ! c’était pour elle seule que j’appréhendais. Mais dis-moi comment cela vint à la connaissance de la prieure.

Angélique. — Je serais trop longtemps à t’entretenir de la même chose. Dans la première conversation qui succédera à ma retraite, je t’en dirai davantage sur ce sujet. Je te ferai voir deux enfants du bonnet carré et t’apprendrai le sort de leurs père et mère. Pense seulement à présent, ma plus chère, que je vais passer huit ou dix jours bien tristement, puisqu’il me sera défendu d’avoir la moindre conférence avec toi. Je vais écrire à trois de mes bons amis afin qu’ils te fassent visite pendant ce temps : il y a un abbé, un feuillant et un capucin.

Agnès. — Oh ! Dieu ! quelle bigarrure ! Eh ! que