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consolerai par le récit que tu me feras de tout ce qui se sera passé ; à savoir si l’abbé aura mieux fait que le moine, si le feuillant l’aura emporté sur le jésuite, et enfin si toute la fratraille t’aura satisfaite.

Agnès. — Ah ! que je me figure d’embarras dans ces sortes d’entretiens, et qu’ils me trouveront novice en fait d’amourettes !

Angélique. — Ne te mets pas en peine ; ils savent de la manière qu’il faut user avec tout le monde, et un quart d’heure avec eux te rendra plus savante que tous les préceptes que tu pourrais recevoir de moi dans une semaine. Ça ! couvre ton derrière de peur qu’il ne s’enrhume : tiens, il aura encore ce baiser de moi, et celui-ci et celui-là.

Agnès. — Que tu es badine ! Crois-tu que j’aurais souffert ces sottises, sans que je sache que rien n’y est offensé ?

Angélique. — Si cela était, je pécherais donc à tout moment, car le soin qu’on m’a donné des écolières et des pensionnaires m’oblige à visiter leur maison de derrière bien souvent. Encore hier je donnai le fouet à une, plutôt pour ma satisfaction que pour aucune faute qu’elle eût commise : je prenais un plaisir singulier à la contempler ; elle est fort jolie et a déjà treize ans.

Agnès. — Je soupire après cet emploi de maîtresse de l’école, afin de prendre un semblable divertissement. Je suis frappée de cette fantaisie,