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taient plus en usage que moi toutes les mortifications les plus rudes. Je me suis accablée de coups de discipline pour combattre souvent des mouvements innocents de la nature, que mon directeur faisait passer pour des déréglements horribles. Ah ! faut-il que j’aie ainsi été dans l’abus ! C’est sans doute par cette cruelle maxime que les ordres mitigés sont méprisés, et que ceux qui n’ont rien que d’affreux sont loués et élevés jusqu’au ciel. Oh Dieu ! souffrez-vous qu’on abuse ainsi de votre nom pour des exécutions si injustes, et permettez-vous que des hommes vous contrefassent !

Angélique. — Ah ! mon enfant, que ces exclamations me font bien connaître qu’il te manque encore quelque lumière pour voir clair universellement en toutes choses ! Demeurons-en là : ton esprit n’est pas capable pour le présent d’une spéculation plus délicate. Aime Dieu et ton prochain, et crois que toute la loi est renfermée dans ces deux commandements.

Agnès. — Quoi ! Angélique, voudriez-vous me laisser dans quelque erreur ?

Angélique. — Non, mon cœur, tu seras pleinement instruite, et je te mettrai entre les mains un livre qui achèvera de te rendre savante, et où tu apprendras avec facilité ce que je n’aurais pu t’expliquer qu’avec confusion.

Agnès. — Cela suffit. Il faut que je vous avoue que j’ai trouvé cet endroit plaisant : Que les cloî-